Au revoir Fabrice

fabrice2Fabrice Lauria était un ami très cher. Artiste, poète, musicien, écrivain, pédagogue, il jetait sur le monde un regard unique, tendre, malicieux, curieux, mélange de fantaisie, d’enfance et de sagesse, de gravité et de tendresse.

Nous étions, Fabrice et moi, de la même promotion à l’École Normale de Meurthe-et-Moselle au début des années 80. C’est là que je l’ai connu et nous sommes très vite devenus amis.

En 1986, il m’accompagnait sur scène à la guitare et à la clarinette pour un spectacle chanson.

À peu près à la même période, je montais avec ma classe de CM1-CM2 de Vagney (Vosges) un conte musical de sa composition, « La Frontière », enregistré par les élèves eux-mêmes, en classe, sur un studio mobile.

Dans les années 1995, autre projet musical : nous produisons à trois classes, dont la sienne, une cassette de quatre chansons, intitulée « Rêves d’Amérique », à l’occasion d’une classe transplantée … dans la baie de San Francisco ! La belle époque…

Nous avons longtemps habité la même ville et partagé, année après année, la traditionnelle galette des Rois. Une amitié fidèle, solide, unique… Puis je suis parti vivre à la Réunion, mais pas de passage à Épinal sans aller faire la bise à Fabrice et à Viviane, sa compagne.

Lors de la conception de Cléo CM2, en 2010, j’ai sollicité Fabrice pour l’écriture de textes supports d’activité. Il a répondu présent avec gourmandise et talent.

fabrice

Je reproduis ici deux de ses textes, que j’aime tout particulièrement. Tout Fabrice est là, son inventivité, son amour de la langue, sa malice et son talent.

oeuf neuf

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Cette année, pas de galette, pas de fève, pas de couronne. Fabrice s’en est allé le 10 janvier.

Au revoir, Fabrice, merci pour cette belle amitié féconde, à nulle autre pareille.

  1. Isabelle MENGHINI a dit :

    Bonjour. Fabrice, un ami de toujours, nous étions sans doute les amis les plus proches à nos dix ans…. Dans la même rue à Mont St Martin, nous avons partagé au collège ce chemin qui passait devant le gymnase, je me souviens…. De nos anniversaires… Ta maman préparait toujours de merveilleux gâteaux, elle était d’une générosité extraordinaire et ton Papa, fier, élégant. Tout était difficile je me rends compte maintenant mais quelle dignité. Tes frères, tes sœurs, cette belle famille. Et puis tu m’as retrouvé et j’ai eu peur de te décevoir. Tu m’as raconté ta vie, tes bonheurs avec Viviane, j’étais présente à votre mariage et il y avait tellement d’amour et de simplicité, comme toi. J’ai pleuré lorsque j’ai appris tu m’avais parlé de ton problème de santé, mais moi même malade je n’ai pas répondu de suite. Et puis je me suis dit que j’avais trop attendu. Pourquoi. Tu étais l’être le plus lunaire que j’ai rencontré dans ma vie ( et pourtant j’en ai rencontré beaucoup…) J’ai encore des poèmes que tu as écris dans un joli cahier. Tu m’a fait connaître Police et d’autre encore. C’était l’époque où nous allions dans nos chambres sans aucun souci pour converser, échanger. J’ai toujours admiré ton intelligence, sans te le dire. En réalité, je ne t’ai jamais dit tout ce que nous étions l’un et l’autre. De jolis fiancés à 10 ans. Tu me manques.. Isa