Perrault et la réforme de l’orthographe

les fées éd. 1777titreJ’applaudis aux efforts de l’édition scolaire pour se conformer (enfin) à la nouvelle orthographe.

Ainsi, quand je vois cet encart dans le cahier « La grammaire par les exercices » édité par Bordas pour les élèves de sixième, mon cœur tressaille de joie 😉

encart cahier bordas orth rectifée1

Enfin… jusqu’à la dernière phrase…

Les textes d’auteurs conservent l’orthographe originale ? Pour quelle raison ? Par respect de l’œuvre ?

Ça me fait penser à cette vieille blague belge : A partir de demain, les voitures rouleront à gauche. Si dans six mois l’expérience est concluante, la conduite à gauche sera alors étendue aux poids-lourds  …

Mais revenons à nos moutons. On peut lire p.33 cet extrait d’un conte de Perrault, les Fées :

bordas les fées cahier

Allons bon. Mais Perrault, lui, qu’en aurait-il pensé ? Aurait-il été plutôt d’accord, plutôt pas d’accord, sans opinion, pour que l’ainée perde son circonflexe ?

Cette précaution consistant à ne pas passer les textes d’auteur en nouvelle orthographe, sous prétexte de respect de l’œuvre originale, est une vaste rigolade. La preuve ? La voici ! Perrault en version originale, c’est ça :

les fées éd. 1777
Les Fées. Édition de 1777

CQFD.

Question subsidiaire : du temps de Molière, comment écrivait-on « les précieuses ridicules » ?