Imaginons…
Vous êtes inspecté ce matin. Quand M. Derlain arrive dans votre classe, vous lui déclarez tout de go : « Dans la séance de sciences que je vais vous présenter aujourd’hui, j’ai choisi de ne pas tenir compte des programmes officiels. J’ai cru comprendre que les professeurs restaient libres de les appliquer. Ou pas. »
Votre inspecteur desserre un peu sa cravate, essaie en vain de déglutir, puis finit par s’assoir, résigné, au fond de la classe. Il s’interroge. Comment a-t-on pu en arriver là ? Est-ce l’exemple donné par les puissants de ce monde, qui s’affranchissent des règles, ou qui en relativisent la portée, qui a sapé, jour après jour, les bases de la vie en société ? Quel statut pour la loi, la règle, dans l’époque folle où nous vivons ?
La scène vous semble peut-être surréaliste, ou digne d’un roman d’anticipation. Pourtant, certains éditeurs scolaires font le choix de ne pas respecter les nouveaux programmes, dans des éditions pourtant remaniées à l’occasion de la parution des programmes 2016.
On trouve par exemple, à la dernière page d’un célèbre manuel d’orthographe, cette précision :
« Dans ce manuel, nous avons choisi de ne pas retenir les recommandations de l’orthographe rectifiée, laissant les professeurs libres de les appliquer. »
Pourtant, sur ce point précis, les programmes sont très clairs :
« L’enseignement de l’orthographe a pour référence les rectifications orthographiques publiées par le Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990. »
Ce qui signifie que, si tout un chacun reste libre d’orthographier dans l’ancienne orthographe, les enseignants, eux, sont tenus d’enseigner en tenant compte des rectifications orthographiques.
Et quand on s’aperçoit que l’auteur de cette nouvelle édition 2017 est … un Inspecteur d’Académie, on est en droit d’être choqué.
Pascale73 a dit :
Bled ?