Charivari a mis à disposition sur son site une BD sur le harcèlement à l’école, ainsi que le questionnaire qui l’accompagne pour se préparer au débat : dénoncer un harcèlement, c’est être un horrible rapporteur, ou est-ce un acte courageux ? Évidemment, la réponse n’est pas univoque, la matière à débat est riche !
Une fois la BD découverte , lue et commentée, j’ai choisi, avec mes CE1-CE2, de préparer oralement et collectivement la rédaction des réponses au questionnaire. Non pas pour uniformiser les réponses, mais pour décharger certain·e·s élèves d’une partie de la tâche, à savoir préparer mentalement une phrase correcte, exprimant avec concision et précision la réponse qu’on souhaite rédiger. Je préviens, dans ce type de démarche, que chacun·e reste libre de rédiger en toute liberté sa réponse. Mais toute la classe avance au même rythme, les difficultés (mots absents du répertoire, ou non trouvés dans un premier temps) sont surmontées collectivement grâce aux interactions entre élèves et enseignant.
Ci dessous un échantillon des réponses de mes élèves. Tou·te·s ont rédigé l’ensemble des réponses, sans rechigner. Pourtant le questionnaire a été conçu pour le Cycle 3! Le nombre d’erreurs est relativement bas, ce qui conforte une conviction de plus en plus forte chez moi : si l’on organise dans la classe un « écosystème » favorable à l’écriture et à la vigilance orthographique, alors les élèves écrivent avec plaisir et en commettant un nombre limité d’erreurs.
Faisons une liste rapide des conditions favorables à ces moments d’écriture fructueux :
- écriture collaborative et coopérative, en interaction avec les autres élèves et l’enseignant·e
- mise à disposition de ressources abondantes et efficaces (affichages, répertoire, dictionnaire…)
- centration explicite sur les enjeux orthographiques avant d’écrire
- toutes les difficultés orthographiques que les élèves ne sont pas encore en mesure de repérer eux-mêmes sont franchies grâce à l’enseignant·e
- mise en forme des idées et prise en charge (au moins partielle) de la syntaxe étayée par le groupe-classe et l’enseignant·e
- avancement dans la rédaction à un rythme soutenu, mais commun à toute la classe
- correction en temps réel, par l’enseignant·e, d’un maximum d’erreurs au moment même où les élèves écrivent
- désacralisation des moments d’écriture, qui doivent devenir « l’ordinaire de l’écolier », pour reprendre la belle formule des programmes 2016.
Ci-dessous, un échantillon des questionnaires remplis par mes élèves.