Plongée dans les nouveaux programmes (1)

Je ne vous cache pas que j’ai découvert les programmes 2016 avec bonheur. Je ne reviendrai pas sur la version précédente, mais le contraste est si grand que, peut-être, cette nouvelle version fait plisser les yeux, un peu comme quand on retrouve la lumière du jour après un long tunnel…

Dans la série de billets que j’inaugure aujourd’hui, je vais détailler quelques aspects de ces programmes dans le domaine de la maitrise de la langue. N’hésitez pas à y réagir en commentaire, ou à me suggérer un point sur lequel vous souhaitez que je rédige un billet.

Le temps d’apprendre

Au cycle 2, les élèves ont le temps d’apprendre.

Cette phrase que l’on trouve dès les premières lignes est à première vue anodine. Elle me semble au contraire d’une importance capitale.

Le rattachement du CE2 au Cycle 2 donne effectivement à tous les élèves le temps d’apprendre. Le programme, en français, est recentré sur les savoirs essentiels, sur les compétences de base. Cette option forte donne le temps de prévoir, dans sa programmation, de nombreuses expériences d’apprentissage jusqu’à la réussite de chacun. Les programmes précédents avaient tendance à bruler les étapes, et à multiplier les objets d’étude. La conséquence la plus visible était que bon nombre d’élèves manquaient le « train du savoir », et n’acquéraient pas réellement les compétences visées.

En français, les nouveaux programmes rompent avec la logique des « compétences annuelles » et c’est tant mieux. Cette logique avait parfois mené à des dérives qui faisaient passer  » le programme », au premier rang des préoccupations et obligeaient à suivre un rythme d’apprentissage précipité sans tenir compte des acquisitions réelles des plus fragiles.

Les « attendus de fin de cycle » et les « repères de progressivité » précisés dans les programmes ne distinguent pas ce qui relève du CE1 et du CE2 : les élèves auront ainsi l’occasion de multiplier les rencontres avec les objets de savoir dans tous les domaines, en abordant plusieurs fois, et sur des temps longs, les mêmes notions, sous des angles et avec des approches différentes.

Nous verrons dans un prochain billet comment gérer ces apprentissages sur le temps long.