La poésie est probablement le genre littéraire qui se prête le plus facilement aux détournements, pastiches et emprunts. Face à une structure astucieuse et plaisante, dont ils devinent, sans trop de difficulté, l’architecture et les ressorts comiques (pour celui qui nous occupe aujourd’hui), les élèves ont envie de faire, de jouer avec les mots, d’écrire, d’essayer.
Le poème de Claude Guillot « Pour apprendre aux enfants l’usage des gros mots » est une merveille du genre. D’abord, un côté subversif, pensez, il y a « gros mots » dans le titre ! Ensuite, une mécanique qui s’apparente à la charade ou au rébus, que l’auteur prend un malin plaisir à disséquer. Enfin, un zeste de nonsense à l’anglaise qui achève de nous charmer.
Il y a quelques années, ma classe de CE1 avait beaucoup apprécié ce moment d’écriture poétique. Selon les cas, c’est un prénom ou le nom d’un animal qui avait été choisi. On voit, dans les textes ci-dessous, que les élèves n’ont pas tous jonglé avec la même aisance avec l’humour, ni avec le principe du rébus. Pour autant, tous ont écrit, et tous se sont appuyés sur la structure du poème pour construire leur poème.
L’apprentissage de la poésie avant le passage à l’écriture est bien évidemment un facteur facilitant : une fois le texte bien maitrisé, mémorisé, dit de mémoire, il est bien plus facile de se lancer soi-même dans une production poétique.
